Bienvenue
Bonjour et bienvenue sur ce forum de généalogie
Partagez vos trouvailles, posez-nous vos questions
Il nous fera plaisir de vous aider dans vos recherches
et à tenter de résoudre vos énigmes
Vous avez des faits historiques à raconter
Rendez-vous dans la section des blogues
Recherches de parents et de familles biologiques, amis
Vous préférez discuter de tout et de rien,
retrouvez les amis autour du vieux poële
Vous pouvez aussi discuter entre amis sur le chat du forum
https://www.vosoriginesyourroots.org/chatbox/index.forum?
Le forum sans publicités, c'est possible,
par l'acquisition de points ou de crédits
Derniers sujets
Connexion
Dechamplain du Lac Humqui à Dubreuilville
Page 1 sur 1
Dechamplain du Lac Humqui à Dubreuilville
Personalités 2009
PERSONNALITÉ DU PRINTEMPS 2009
Henri Dechamplain
Texte : Clément Germain
Toute sa vie, Henri a marché dans les traces de son père. Bûcheron comme lui, il a élevé et fait vivre ses enfants en travaillant fort dans la forêt. Comme lui, il y a gagné sa vie et en a tiré sa subsistance.
Septième d'une famille de seize enfants, dont cinq filles et onze garçons, il a vite appris à jouer du coude pour se tailler une place parmi les autres. Élevé sur une ferme non spécialisée, c'est-à-dire où on y produit à peu près tout ce qui est nécessaire pour la subsistance de la famille, Henri prend soin des lapins, des poules, des vaches, des moutons, des cochons et des chevaux. Tous les jeunes doivent prêter main-forte à jardiner, sarcler, faire les moissons, cueillir fraises, framboises ou bleuets pour mettre en conserve et aussi à l'entretien de la ferme avec Marie-Ange, leur mère. Car on doit dire que si Fortunat (le père) est surtout bûcheron, le menu du travail de la ferme incombe à Mme Dechamplain, aidée de ses enfants. Elle apprécie beaucoup l’apport de viande ou de poisson que les enfants se font un plaisir de rapporter à la maison : en été, les truites de ruisseau qu’Henri adore pêcher, en automne, lièvres et perdrix, alors qu’en hiver, de beaux lièvres tout blancs pris au collet.
Henri, comme tous les autres d'ailleurs commence à traire les vaches à l'âge de huit ans. On vend le lait à la laiterie locale et on écrème le surplus du quota pour en faire du beurre. Henri connaît donc la tâche de tourner la manivelle de l'écrémeuse pour ensuite tourner celle de la baratte à beurre. Il y a aussi à soigner les animaux, faire boire les veaux, les lapins et les poules, vider le fumier de l'étable, de la porcherie et du poulailler; en un mot, avec tous ses frères et soeurs, seconder leur mère dans toute cette besogne alors que le père travaille très dur au (godendard) ou au (buck-saw) dans les chantiers. La ferme et le jardin fournissent la nourriture alors que le revenu des chantiers sert à payer pour les vêtements, la maison, le mobilier, les taxes, l'huile à lampe ou l'électricité sans oublier la dîme au curé.
Mais les dépenses inutiles sont plutôt rares. Pas de téléphone, pas d’auto, pas de télévision, l’électricité est arrivée seulement quand Henri était adolescent. Les enfants doivent marcher un mille et demi pour se rendre à l’école du rang. Les voisins ne sont pas tellement loin. Les terres étant divisées en longueur, aboutant au chemin de la concession. Le premier mode de transportation moderne, après les chevaux est un tracteur de ferme Massey-Ferguson qui sert à aller aux commissions, à la messe du dimanche autant que pour labourer ou entrer les récoltes. Henri se souvient très bien des longues marches avec son père. Ils se rendent à pied chez le dernier voisin du rang qui possède une télévision. Les deux milles à pied en compagnie de son père restent gravés dans sa mémoire. Le rituel de chaque mercredi soir est sacré : il faut à tout prix se rendre regarder le match de lutte à la seule télé de tout le rang.
Dans cette région du Québec, le vent pousse la neige dans les vallons, les ravins et les baisseurs à une telle épaisseur que toute activité en forêt cesse vers la fin janvier pour ne reprendre qu'à la fonte des neiges. Cet hiver, j'ai même vu à la télé une motoneige sur le toît d'une maison de deux étages. Elle s'y était rendue grâce à un banc de neige accumulé par le vent. Dans les grandes coulées, elle n'est pas encore toute fondue au coeur de juillet. Tout ça pour dire que Mme Dechamplain jouit d'un petit répit de quelques mois au printemps quand Fortunat prend sa relève dans les tâches de la ferme.
Avec l'aide des garçons, le père d'Henri rapporte le bois de chauffage qu'on coupe en seize pouces, qu'on fend et qu'on corde pour le laisser sécher pour l'hiver suivant. Le dur travail a emporté le bon Fortunat à l'âge de 66 ans, il y a de cela déjà vingt-six ans alors que sa Marie-Ange lui a survécu un autre vingt-trois ans, jusqu'en 2006.
Comme son père, Henri va faire carrière en forêt. À seize ans déjà, il quitte l'école et va se faire des muscles à manier la scie mécanique. Pendant deux ans au Québec avant de se rendre à Dubreuilville, en Ontario en 1963 à l'âge de dix-huit ans. Il y passe d'abord une dizaine d'années comme opérateur de machinerie lourde. Il conduit un (Pay-Loader) où il s'affaire à fournir les besoins du moulin et du planeur, charge et décharge les transports, emplit et vide les séchoirs en plus de déblayer la neige dans les rues du village. Ses enfants parlent encore de ces journées de fin de semaine passées avec leur père dans la cabine du Pay-Loader en train de déblayer la neige. Que de beaux souvenirs pour les enfants et pour le père aussi!
Ensuite, à vingt-huit ans, Henri recommence à faire ce qu'il adore: bûcher en forêt. Au cours des dix-huit années suivantes, il manie la scie mécanique. Il est témoin de l'évolution rapide dans l'industrie forestière. De la grosse scie lourde (McCulock ) surnommée (Mecqu'à parte ) jusqu'aux modèles plus légers, plus efficaces et plus faciles à manoeuvrer. Mais sa préférée est encore la Husquavarna, Travaillant en équipe avec un opérateur de débusqueuse, il doit abattre l'arbre, l'ébrancher et en couper la cime à la grosseur réglementaire. Quand son partenaire est absent, Henri est bien à l'aise de sauter sur la (Clark ou Tree-Farmer ou toute autre marque de débusqueuse) et de sortir lui-même les arbres qu'il vient d'abattre. Plus tard, la tâche de couper les branches est laissée à une ébrancheuse mécanique une fois le billot rendu à la pile.
Il gradue ensuite à l'opération d'une bûcheuse. C'est une grosse machine se déplaçant sur des ponts; elle coupe le pied de l'arbre ainsi que la cime et le couche en piles de douze à vingt-cinq selon la grosseur du bois. Ensuite le (grapple ), autre invention assez récente prend toute la pile d'un seul coup pour la transporter à l'ébrancheuse. Henri a donc assisté à l'évolution du travail en forêt à partir de la scie manuelle (buck-saw ) jusqu’à la bûcheuse moderne, qui fait en une journée le travail d'une quarantaine d'hommes. Physiquement, opérer une bûcheuse est beaucoup plus facile que manier la scie mécanique. Que d'amélioration! De sa carrière de bûcheron, Henri avoue: '' On peut dire qu'on a fait une belle vie. On a travaillé dur, mais ça vaut la peine ''.
Homme dédié à la compagnie, Henri a rarement refusé le travail supplémentaire. Heureusement, sa santé robuste le lui permettait. Lors des deux dernières années de sa carrière, Henri a gradué de la forêt au moulin à scie. Après quarante-cinq à Dubreuilville, alors qu'il est le plus ancien employé de la compagnie, Henri doit prendre sa retraite à la suite d'un accident de travail en juin 2007 environ six mois plus tôt que prévu. Il se déchire les muscles de l'épaule gauche lors d'une chute. La perche métallique sur laquelle il pousse de toutes ses forces pour placer le bois ayant glissé, il se retrouve par terre avec le muscle de l'avant-bras détaché de l'os. Cet accident met fin définitive à sa carrière. Encore aujourd'hui, après deux ans, il doit vivre avec son mal, et ce, sans doute pour le reste de sa vie.
Henri n'a pas seulement coupé les têtes d'épinettes à la scie mécanique. Un jour, passager dans un petit avion monomoteur, l'appareil a rasé plusieurs cimes d'épinettes avant de s'écraser. Heureusement que les arbres ont amorti sa chute avant d'atteindre le sol. Le pilote et son passager s'en sont sortis sans trop de dommage. On ne peut pas dire la même chose de l'avion qui repose encore au même endroit, tout en morceaux éparpillés dans le sous-bois.
Quand Henri est arrivé du Lac Amqui à Dubreuilville en 1963, la petite Denise Savoie, fillette de quinze ans n'attire pas encore son attention. Mais à peine deux ans plus tard l'adolescente de dix-sept ans pleine d'énergie et d'entrain ne le laisse plus indifférent. La messe de mariage a lieu en l'église Ste Cécile de Dubreuilville. Le jeune époux a vingt et un ans, la belle mariée en a dix-huit. Le voyage de noces se fait au Lac Amqui. Pauvre Denise! Vous pouvez imaginer la réception et les railleries des quinze frères et soeurs d'Henri. Mais elle a bien su se défendre et seconde encore son époux quelque quarante-cinq ans plus tard.
Mais retournons un peu au temps des fréquentations. M. Alcide Savoie, le père de Denise, est un mordu de la musique et il trouve un gendre idéal en ce nouveau prétendant. À peine voit-il venir Henri sur la route que le violon est sorti. De nombreuses soirées se passent au salon Savoie à faire danser Denise et tout le voisinage au son de l'accordéon, de la guitare et du violon. On joue à en faire lever le plafond et défoncer le plancher. Toutes les fins de semaine et souvent les autres soirs, la maison s'emplit de danseurs qu'Henri, Alcide et tous les musiciens du village font tourner au son des valses, des quadrilles, des polkas, des sets carrés ou toute autre musique qui les enchante tous. Denise est aux oiseaux; elle peut danser à sa guise tout en restant en compagnie de son beau prétendant. Quant à Mme Savoie, elle garde un oeil sur les jeunes, sachant qu'ils ne sont pas sur la rue en train de faire un mauvais coup.
Pour Henri, l'amour de la musique date de très loin. Déjà à onze ou douze ans il joue dans les quadrilles accompagnés par son frère Léo. Aussi habiles à la guitare qu'à l'accordéon, ils changent d'instrument pour faire de la variation. Henri manque beaucoup ce frère Léo, ce (fou de la musique ) décédé d'un cancer en 2002. Un autre frère, Réal l'a déjà précédé en 2001 ainsi que Bertrand, mort à l’âge de trois ans avant même la naissance d’Henri.
Pendant trente-cinq ans, Henri est le seul organiste de la paroisse Ste Cécile de Dubreuilville. Il ne quitte qu'en 2007 lors de son départ pour le Sault. Tous les dimanches, il accompagne la chorale pour la grand'messe et manque rarement à son poste pendant toutes ces années. Deux à trois fois par semaine il va faire de la musique dans la chambre d'hôpital de M. Alcide Savoie. Le son du violon, de la guitare ou de l'accordéon égaie l'âme de M. Savoie. Malgré les doigts crochis par l'arthrite, le père de Denise manie son archet comme il l'a fait si souvent avec son gendre dans son salon à Dubreuilville. Le beau-père, atteint de la maladie d'Alzheimer est hospitalisé à Wawa pendant les trois dernières années de sa vie. Avec Thérèse ( Mme Savoie ) et Denise, ils visitent souvent le malade. Ces deux compères ont partagé tant de musique ensemble qu'en dernier, Henri et Denise sont les seules personnes qu'il puisse reconnaître. C'est très difficile pour eux de voir graduellement disparaître la mémoire de cet être cher qui aime tant la vie.
Henri n'a jamais appris à lire la musique. Tous ses efforts sont voués à l'échec parce que dès qu'il attrape la mélodie, son oreille prend le dessus et il joue le morceau sans pouvoir suivre les notes. Guitare, musique à bouche, accordéon, orgue, piano ou violon, peu d'instruments lui résistent. Il n'a qu'à entendre une mélodie à une ou deux reprises et il peut la jouer à sa guise. Mais il ne peut pas déchiffrer les secrets des feuilles de musique.
Encore aujourd'hui, chaque fin de semaine la maison s'emplit. Il y a toujours de la visite: soit les enfants ou les amis, il y a toujours fête. Les garçons suivent le chemin tracé par leur père.
À quatre ans, Francis joue de la batterie et à onze ans il joue pour une danse avec un orchestre. Les jeunes ont tellement la musique dans le sang que Paul et Francis fondent leur propre orchestre. '' Nuit '' a joué à Dubreuilville, Wawa, Hearst, Longlac, Sault Ste Marie et souvent au Québec. Aujourd'hui rebaptisé '' The Other Side '', le groupe joue en français comme en anglais selon les besoins de la foule. Paul, chanteur principal, s'accompagne à la guitare alors que Francis est batteur et joue de tous les instruments. Espérons avoir la chance de les entendre de nouveau au Sault. Quand la « band » pratique à la cave dans la maison de Dubreuilville, les voisins téléphonent et réveillent Henri et Denise pour leur demander de baisser le volume. Tous les deux dorment paisiblement alors que les voisins ne peuvent s’endormir. Il faut croire que les parents sont habitués à tous ces décibels de l’orchestre.
En 1974, leur maison à 228 rue des sapins est complètement rasée par les flammes. L’incendie s’étant propagé rapidement de chez la maison jumelle (duplex), la famille perd tout, ne sauvant que les enfants et le linge qu’ils portent. Mais ils ont vite reconstruit et la vie continue.
À Dubreuilville, Henri a toujours été très actif. En plus de sa musique, il fait partie de l’équipe de ballon-balai, va souvent patiner, fait de la moto-neige et du ski de fond. Il aime bien la pêche, surtout la pêche sur la glace en hiver. Les lacs autour du petit village abondent en brochet ou en doré, Denise l’accompagne souvent dans toutes ses sorties mais elle n’est pas la bienvenue à la chasse à l’orignal. Elle ne peut retenir son rire quand Francis ou Paul appellent le mâle. Tout le rituel de l’appel en est trop : elle s’éclate de rire et effarouche le gibier. Chaque année Henri chasse encore avec ses garçons et c’est une occasion qu’il adore, surtout s’il a obtenu la vignette tant convoitée.
Avec sa famille, il fait beaucoup de camping jusqu’à ce qu’il vende sa roulotte. Mais compte bien la remplacer bientôt. En couple, Henri et Denise font un voyage dans les pays chauds tous les deux ans et s’envolent vers la Floride ou le Mexique. Atteinte de la maladie Lupus depuis cinq ou six ans, Denise doit se priver de bien des activités communes avec son époux. La marche, le ski de fond et bien des sorties sont trop pour sa capacité. Comme beaucoup de sa famille, elle a hérité des gènes faibles de ses deux parents. Mais elle est très courageuse et vit aussi normalement que sa santé lui permet. C’est pourquoi Henri et Denise mangent « santé ». Leur jardin organique leur procure tous les légumes sans pesticide et sans engrais chimique.
Dans sa générosité, le couple a adopté une petite fille de cinq semaines. Nadia fait partie intégrale de la famille. Elle a grandi et maintenant rendue adulte demeure à Wawa, a deux beaux enfants et sera la huitième de la grande famille à devenir infirmière. Depuis déjà 39 ans, Henri se dévoue à la cause des Chevaliers de Colomb. Il est devenu membre en 1970 et fait maintenant partie du conseil francophone de Sault-Ste-Marie.
En 2004, Denise et Henri achètent une maison au Sault pour accommoder leurs enfants et avec l'intention d'y prendre leur retraite un jour. Nancy, la plus vieille, y demeure trois ans lorsqu'elle suit son cours « graphic designer » avant de s'installer à Sudbury. Henri qui prend sa retraite à la suite de son accident de travail après quarante-cinq ans à Dubreuilville déménage donc au Sault dans la maison laissée vide par Nancy. Leurs neuf petits-enfants occupent une grande partie de leur vie. La passion de la musique leur est transmise. Ils marchent à peine que déjà ils grattent leur guitare jouet. Merci Denise et Henri pour votre bon exemple de couple et votre amour de la vie.
Source http://www.centrefrancophone.net/personnalites/2009/henridechamplain.html
PERSONNALITÉ DU PRINTEMPS 2009
Henri Dechamplain
Texte : Clément Germain
Toute sa vie, Henri a marché dans les traces de son père. Bûcheron comme lui, il a élevé et fait vivre ses enfants en travaillant fort dans la forêt. Comme lui, il y a gagné sa vie et en a tiré sa subsistance.
Septième d'une famille de seize enfants, dont cinq filles et onze garçons, il a vite appris à jouer du coude pour se tailler une place parmi les autres. Élevé sur une ferme non spécialisée, c'est-à-dire où on y produit à peu près tout ce qui est nécessaire pour la subsistance de la famille, Henri prend soin des lapins, des poules, des vaches, des moutons, des cochons et des chevaux. Tous les jeunes doivent prêter main-forte à jardiner, sarcler, faire les moissons, cueillir fraises, framboises ou bleuets pour mettre en conserve et aussi à l'entretien de la ferme avec Marie-Ange, leur mère. Car on doit dire que si Fortunat (le père) est surtout bûcheron, le menu du travail de la ferme incombe à Mme Dechamplain, aidée de ses enfants. Elle apprécie beaucoup l’apport de viande ou de poisson que les enfants se font un plaisir de rapporter à la maison : en été, les truites de ruisseau qu’Henri adore pêcher, en automne, lièvres et perdrix, alors qu’en hiver, de beaux lièvres tout blancs pris au collet.
Henri, comme tous les autres d'ailleurs commence à traire les vaches à l'âge de huit ans. On vend le lait à la laiterie locale et on écrème le surplus du quota pour en faire du beurre. Henri connaît donc la tâche de tourner la manivelle de l'écrémeuse pour ensuite tourner celle de la baratte à beurre. Il y a aussi à soigner les animaux, faire boire les veaux, les lapins et les poules, vider le fumier de l'étable, de la porcherie et du poulailler; en un mot, avec tous ses frères et soeurs, seconder leur mère dans toute cette besogne alors que le père travaille très dur au (godendard) ou au (buck-saw) dans les chantiers. La ferme et le jardin fournissent la nourriture alors que le revenu des chantiers sert à payer pour les vêtements, la maison, le mobilier, les taxes, l'huile à lampe ou l'électricité sans oublier la dîme au curé.
Mais les dépenses inutiles sont plutôt rares. Pas de téléphone, pas d’auto, pas de télévision, l’électricité est arrivée seulement quand Henri était adolescent. Les enfants doivent marcher un mille et demi pour se rendre à l’école du rang. Les voisins ne sont pas tellement loin. Les terres étant divisées en longueur, aboutant au chemin de la concession. Le premier mode de transportation moderne, après les chevaux est un tracteur de ferme Massey-Ferguson qui sert à aller aux commissions, à la messe du dimanche autant que pour labourer ou entrer les récoltes. Henri se souvient très bien des longues marches avec son père. Ils se rendent à pied chez le dernier voisin du rang qui possède une télévision. Les deux milles à pied en compagnie de son père restent gravés dans sa mémoire. Le rituel de chaque mercredi soir est sacré : il faut à tout prix se rendre regarder le match de lutte à la seule télé de tout le rang.
Dans cette région du Québec, le vent pousse la neige dans les vallons, les ravins et les baisseurs à une telle épaisseur que toute activité en forêt cesse vers la fin janvier pour ne reprendre qu'à la fonte des neiges. Cet hiver, j'ai même vu à la télé une motoneige sur le toît d'une maison de deux étages. Elle s'y était rendue grâce à un banc de neige accumulé par le vent. Dans les grandes coulées, elle n'est pas encore toute fondue au coeur de juillet. Tout ça pour dire que Mme Dechamplain jouit d'un petit répit de quelques mois au printemps quand Fortunat prend sa relève dans les tâches de la ferme.
Avec l'aide des garçons, le père d'Henri rapporte le bois de chauffage qu'on coupe en seize pouces, qu'on fend et qu'on corde pour le laisser sécher pour l'hiver suivant. Le dur travail a emporté le bon Fortunat à l'âge de 66 ans, il y a de cela déjà vingt-six ans alors que sa Marie-Ange lui a survécu un autre vingt-trois ans, jusqu'en 2006.
Comme son père, Henri va faire carrière en forêt. À seize ans déjà, il quitte l'école et va se faire des muscles à manier la scie mécanique. Pendant deux ans au Québec avant de se rendre à Dubreuilville, en Ontario en 1963 à l'âge de dix-huit ans. Il y passe d'abord une dizaine d'années comme opérateur de machinerie lourde. Il conduit un (Pay-Loader) où il s'affaire à fournir les besoins du moulin et du planeur, charge et décharge les transports, emplit et vide les séchoirs en plus de déblayer la neige dans les rues du village. Ses enfants parlent encore de ces journées de fin de semaine passées avec leur père dans la cabine du Pay-Loader en train de déblayer la neige. Que de beaux souvenirs pour les enfants et pour le père aussi!
Ensuite, à vingt-huit ans, Henri recommence à faire ce qu'il adore: bûcher en forêt. Au cours des dix-huit années suivantes, il manie la scie mécanique. Il est témoin de l'évolution rapide dans l'industrie forestière. De la grosse scie lourde (McCulock ) surnommée (Mecqu'à parte ) jusqu'aux modèles plus légers, plus efficaces et plus faciles à manoeuvrer. Mais sa préférée est encore la Husquavarna, Travaillant en équipe avec un opérateur de débusqueuse, il doit abattre l'arbre, l'ébrancher et en couper la cime à la grosseur réglementaire. Quand son partenaire est absent, Henri est bien à l'aise de sauter sur la (Clark ou Tree-Farmer ou toute autre marque de débusqueuse) et de sortir lui-même les arbres qu'il vient d'abattre. Plus tard, la tâche de couper les branches est laissée à une ébrancheuse mécanique une fois le billot rendu à la pile.
Il gradue ensuite à l'opération d'une bûcheuse. C'est une grosse machine se déplaçant sur des ponts; elle coupe le pied de l'arbre ainsi que la cime et le couche en piles de douze à vingt-cinq selon la grosseur du bois. Ensuite le (grapple ), autre invention assez récente prend toute la pile d'un seul coup pour la transporter à l'ébrancheuse. Henri a donc assisté à l'évolution du travail en forêt à partir de la scie manuelle (buck-saw ) jusqu’à la bûcheuse moderne, qui fait en une journée le travail d'une quarantaine d'hommes. Physiquement, opérer une bûcheuse est beaucoup plus facile que manier la scie mécanique. Que d'amélioration! De sa carrière de bûcheron, Henri avoue: '' On peut dire qu'on a fait une belle vie. On a travaillé dur, mais ça vaut la peine ''.
Homme dédié à la compagnie, Henri a rarement refusé le travail supplémentaire. Heureusement, sa santé robuste le lui permettait. Lors des deux dernières années de sa carrière, Henri a gradué de la forêt au moulin à scie. Après quarante-cinq à Dubreuilville, alors qu'il est le plus ancien employé de la compagnie, Henri doit prendre sa retraite à la suite d'un accident de travail en juin 2007 environ six mois plus tôt que prévu. Il se déchire les muscles de l'épaule gauche lors d'une chute. La perche métallique sur laquelle il pousse de toutes ses forces pour placer le bois ayant glissé, il se retrouve par terre avec le muscle de l'avant-bras détaché de l'os. Cet accident met fin définitive à sa carrière. Encore aujourd'hui, après deux ans, il doit vivre avec son mal, et ce, sans doute pour le reste de sa vie.
Henri n'a pas seulement coupé les têtes d'épinettes à la scie mécanique. Un jour, passager dans un petit avion monomoteur, l'appareil a rasé plusieurs cimes d'épinettes avant de s'écraser. Heureusement que les arbres ont amorti sa chute avant d'atteindre le sol. Le pilote et son passager s'en sont sortis sans trop de dommage. On ne peut pas dire la même chose de l'avion qui repose encore au même endroit, tout en morceaux éparpillés dans le sous-bois.
Quand Henri est arrivé du Lac Amqui à Dubreuilville en 1963, la petite Denise Savoie, fillette de quinze ans n'attire pas encore son attention. Mais à peine deux ans plus tard l'adolescente de dix-sept ans pleine d'énergie et d'entrain ne le laisse plus indifférent. La messe de mariage a lieu en l'église Ste Cécile de Dubreuilville. Le jeune époux a vingt et un ans, la belle mariée en a dix-huit. Le voyage de noces se fait au Lac Amqui. Pauvre Denise! Vous pouvez imaginer la réception et les railleries des quinze frères et soeurs d'Henri. Mais elle a bien su se défendre et seconde encore son époux quelque quarante-cinq ans plus tard.
Mais retournons un peu au temps des fréquentations. M. Alcide Savoie, le père de Denise, est un mordu de la musique et il trouve un gendre idéal en ce nouveau prétendant. À peine voit-il venir Henri sur la route que le violon est sorti. De nombreuses soirées se passent au salon Savoie à faire danser Denise et tout le voisinage au son de l'accordéon, de la guitare et du violon. On joue à en faire lever le plafond et défoncer le plancher. Toutes les fins de semaine et souvent les autres soirs, la maison s'emplit de danseurs qu'Henri, Alcide et tous les musiciens du village font tourner au son des valses, des quadrilles, des polkas, des sets carrés ou toute autre musique qui les enchante tous. Denise est aux oiseaux; elle peut danser à sa guise tout en restant en compagnie de son beau prétendant. Quant à Mme Savoie, elle garde un oeil sur les jeunes, sachant qu'ils ne sont pas sur la rue en train de faire un mauvais coup.
Pour Henri, l'amour de la musique date de très loin. Déjà à onze ou douze ans il joue dans les quadrilles accompagnés par son frère Léo. Aussi habiles à la guitare qu'à l'accordéon, ils changent d'instrument pour faire de la variation. Henri manque beaucoup ce frère Léo, ce (fou de la musique ) décédé d'un cancer en 2002. Un autre frère, Réal l'a déjà précédé en 2001 ainsi que Bertrand, mort à l’âge de trois ans avant même la naissance d’Henri.
Pendant trente-cinq ans, Henri est le seul organiste de la paroisse Ste Cécile de Dubreuilville. Il ne quitte qu'en 2007 lors de son départ pour le Sault. Tous les dimanches, il accompagne la chorale pour la grand'messe et manque rarement à son poste pendant toutes ces années. Deux à trois fois par semaine il va faire de la musique dans la chambre d'hôpital de M. Alcide Savoie. Le son du violon, de la guitare ou de l'accordéon égaie l'âme de M. Savoie. Malgré les doigts crochis par l'arthrite, le père de Denise manie son archet comme il l'a fait si souvent avec son gendre dans son salon à Dubreuilville. Le beau-père, atteint de la maladie d'Alzheimer est hospitalisé à Wawa pendant les trois dernières années de sa vie. Avec Thérèse ( Mme Savoie ) et Denise, ils visitent souvent le malade. Ces deux compères ont partagé tant de musique ensemble qu'en dernier, Henri et Denise sont les seules personnes qu'il puisse reconnaître. C'est très difficile pour eux de voir graduellement disparaître la mémoire de cet être cher qui aime tant la vie.
Henri n'a jamais appris à lire la musique. Tous ses efforts sont voués à l'échec parce que dès qu'il attrape la mélodie, son oreille prend le dessus et il joue le morceau sans pouvoir suivre les notes. Guitare, musique à bouche, accordéon, orgue, piano ou violon, peu d'instruments lui résistent. Il n'a qu'à entendre une mélodie à une ou deux reprises et il peut la jouer à sa guise. Mais il ne peut pas déchiffrer les secrets des feuilles de musique.
Encore aujourd'hui, chaque fin de semaine la maison s'emplit. Il y a toujours de la visite: soit les enfants ou les amis, il y a toujours fête. Les garçons suivent le chemin tracé par leur père.
À quatre ans, Francis joue de la batterie et à onze ans il joue pour une danse avec un orchestre. Les jeunes ont tellement la musique dans le sang que Paul et Francis fondent leur propre orchestre. '' Nuit '' a joué à Dubreuilville, Wawa, Hearst, Longlac, Sault Ste Marie et souvent au Québec. Aujourd'hui rebaptisé '' The Other Side '', le groupe joue en français comme en anglais selon les besoins de la foule. Paul, chanteur principal, s'accompagne à la guitare alors que Francis est batteur et joue de tous les instruments. Espérons avoir la chance de les entendre de nouveau au Sault. Quand la « band » pratique à la cave dans la maison de Dubreuilville, les voisins téléphonent et réveillent Henri et Denise pour leur demander de baisser le volume. Tous les deux dorment paisiblement alors que les voisins ne peuvent s’endormir. Il faut croire que les parents sont habitués à tous ces décibels de l’orchestre.
En 1974, leur maison à 228 rue des sapins est complètement rasée par les flammes. L’incendie s’étant propagé rapidement de chez la maison jumelle (duplex), la famille perd tout, ne sauvant que les enfants et le linge qu’ils portent. Mais ils ont vite reconstruit et la vie continue.
À Dubreuilville, Henri a toujours été très actif. En plus de sa musique, il fait partie de l’équipe de ballon-balai, va souvent patiner, fait de la moto-neige et du ski de fond. Il aime bien la pêche, surtout la pêche sur la glace en hiver. Les lacs autour du petit village abondent en brochet ou en doré, Denise l’accompagne souvent dans toutes ses sorties mais elle n’est pas la bienvenue à la chasse à l’orignal. Elle ne peut retenir son rire quand Francis ou Paul appellent le mâle. Tout le rituel de l’appel en est trop : elle s’éclate de rire et effarouche le gibier. Chaque année Henri chasse encore avec ses garçons et c’est une occasion qu’il adore, surtout s’il a obtenu la vignette tant convoitée.
Avec sa famille, il fait beaucoup de camping jusqu’à ce qu’il vende sa roulotte. Mais compte bien la remplacer bientôt. En couple, Henri et Denise font un voyage dans les pays chauds tous les deux ans et s’envolent vers la Floride ou le Mexique. Atteinte de la maladie Lupus depuis cinq ou six ans, Denise doit se priver de bien des activités communes avec son époux. La marche, le ski de fond et bien des sorties sont trop pour sa capacité. Comme beaucoup de sa famille, elle a hérité des gènes faibles de ses deux parents. Mais elle est très courageuse et vit aussi normalement que sa santé lui permet. C’est pourquoi Henri et Denise mangent « santé ». Leur jardin organique leur procure tous les légumes sans pesticide et sans engrais chimique.
Dans sa générosité, le couple a adopté une petite fille de cinq semaines. Nadia fait partie intégrale de la famille. Elle a grandi et maintenant rendue adulte demeure à Wawa, a deux beaux enfants et sera la huitième de la grande famille à devenir infirmière. Depuis déjà 39 ans, Henri se dévoue à la cause des Chevaliers de Colomb. Il est devenu membre en 1970 et fait maintenant partie du conseil francophone de Sault-Ste-Marie.
En 2004, Denise et Henri achètent une maison au Sault pour accommoder leurs enfants et avec l'intention d'y prendre leur retraite un jour. Nancy, la plus vieille, y demeure trois ans lorsqu'elle suit son cours « graphic designer » avant de s'installer à Sudbury. Henri qui prend sa retraite à la suite de son accident de travail après quarante-cinq ans à Dubreuilville déménage donc au Sault dans la maison laissée vide par Nancy. Leurs neuf petits-enfants occupent une grande partie de leur vie. La passion de la musique leur est transmise. Ils marchent à peine que déjà ils grattent leur guitare jouet. Merci Denise et Henri pour votre bon exemple de couple et votre amour de la vie.
Source http://www.centrefrancophone.net/personnalites/2009/henridechamplain.html
_________________
Promouvoir notre Forum dans l'Amitié et l'entraide pour une Meilleure Qualité de Vie entre-nous.
Découvrir qui nous sommes et d'où nous venons est le pus beau cadeau que nous pouvons offrir à notre famille.Rene Arbour
René Arbour- Admin
- Messages : 23201
Appréciation + ou - : 294
Sexe : Patronymes recherchés : Arbour, Harbour, de Carufel, Beaudry, Binette, Theriault, Thouin, Pelletier, Dumas, Dubreuil, Fournier,
Je possède fichier de 89962 personnes. Je publie sur mes sites environ 350 milles personnes.
Emploi/loisirs : Retraité, Généalogie
Programme Généalogique : Heradis 23Pro,/ Tree Family Maker,/ Ancestry
Sujets similaires
» St-Zénon-du-Lac-Humqui
» Recherche familles
» DECHAMPLAIN, Marcel
» Dechamplain, André
» Dechamplain, Yvonne Viens
» Recherche familles
» DECHAMPLAIN, Marcel
» Dechamplain, André
» Dechamplain, Yvonne Viens
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 07:38 par jacquesv
» Michaud-Pelletier
Mer 17 Avr 2024, 17:59 par emerilda
» signification de GBI
Mer 17 Avr 2024, 17:35 par rogerblais
» Recherche dates de décès
Mar 16 Avr 2024, 12:30 par rogerblais
» Trahan, Turcotte, Casse
Lun 15 Avr 2024, 16:38 par guayj
» Lorenzo Frenette
Dim 14 Avr 2024, 17:08 par jacquesv
» Lord-Pelletier
Ven 12 Avr 2024, 11:03 par rogerblais
» Lizotte-Grondin
Jeu 11 Avr 2024, 04:51 par emerilda
» Fontaine André
Lun 08 Avr 2024, 10:42 par simon giguere
» Giguère & Lambrecht
Sam 06 Avr 2024, 09:16 par rogerblais
» Beauchamp, Arnaud
Mer 03 Avr 2024, 06:42 par danielmasse
» Le décès de mon arrière grand-père Gorden Smith
Lun 01 Avr 2024, 21:52 par Mariage2500
» Fortin-Caron
Dim 31 Mar 2024, 11:56 par emerilda
» Mercier-Nadeau
Dim 31 Mar 2024, 11:09 par emerilda
» Marie-Thérèse Vézina
Dim 31 Mar 2024, 10:49 par rogerblais
» sylvie morin
Sam 30 Mar 2024, 09:08 par rogerblais
» CARBONNEAU, NICOLE
Sam 30 Mar 2024, 08:10 par danielmasse
» MORIN, Sylvie
Jeu 28 Mar 2024, 07:27 par danielmasse
» Q'en pensez vous ?
Mer 27 Mar 2024, 16:12 par Zara
» Mariage
Mer 27 Mar 2024, 11:07 par rogerblais
» Rose Anna Simard et Charlotte Savard
Mar 26 Mar 2024, 21:46 par Zara
» D'Auteuil-Dionne
Mar 26 Mar 2024, 18:51 par emerilda
» Laforest/Prud'homme
Sam 23 Mar 2024, 15:56 par rogerblais
» Ouellet-Madore
Sam 23 Mar 2024, 11:12 par emerilda
» Notaire Baie-St-Paul
Ven 22 Mar 2024, 14:08 par rogerblais
» Pelletier-Langlois
Jeu 21 Mar 2024, 11:12 par emerilda
» La médaille st georges school good conduct 1908
Mar 19 Mar 2024, 19:36 par rogerblais
» Guy, Jean-François
Lun 18 Mar 2024, 07:46 par danielmasse
» Racine/Paré
Sam 16 Mar 2024, 20:33 par rogerblais
» Lalande-Dubé
Sam 16 Mar 2024, 04:51 par emerilda
» Décès de Shirley Engel et Nelson Modlinsky
Ven 15 Mar 2024, 14:42 par legrandblond
» Madeleine Vézina
Mar 12 Mar 2024, 16:13 par rogerblais
» Julie Parent
Mar 12 Mar 2024, 15:11 par jacquesv
» CARBONNEAU, Jason-Rock
Mar 12 Mar 2024, 09:14 par danielmasse
» L'HÉRAULT, Jean
Mar 12 Mar 2024, 09:09 par danielmasse
» CARON, Louise
Mar 12 Mar 2024, 09:07 par danielmasse
» GRINAN, Maurice
Mar 12 Mar 2024, 09:02 par danielmasse
» GARNEAU, Marie-Hélène
Mar 12 Mar 2024, 08:59 par danielmasse
» PELLETIER, Raoul
Mar 12 Mar 2024, 08:57 par danielmasse
» BÉLIARD, Franchette
Mar 12 Mar 2024, 08:55 par danielmasse
» SAVARD, Mélina
Mar 12 Mar 2024, 08:53 par danielmasse
» LEBEL, Françoise
Mar 12 Mar 2024, 08:49 par danielmasse
» ROCHETTE, Huguette
Mar 12 Mar 2024, 08:46 par danielmasse
» POITRAS, Roger
Mar 12 Mar 2024, 08:39 par danielmasse
» BARBEAU, André
Mar 12 Mar 2024, 08:37 par danielmasse
» Edouard Parent
Lun 11 Mar 2024, 06:43 par jacquesv
» Pelletier-Proulx
Ven 08 Mar 2024, 17:20 par emerilda
» Fernand Gascon et Albertine Giroux
Ven 08 Mar 2024, 11:37 par langlois marc
» Jean-Baptiste Dubois et Sarah Charrette
Jeu 07 Mar 2024, 11:28 par rogerblais
» Armand Raparie décès
Lun 04 Mar 2024, 22:03 par rogerblais
» Parents de François Dubois
Lun 04 Mar 2024, 20:42 par rogerblais
» Antoinette Pelletier-Raparie, deces
Lun 04 Mar 2024, 12:03 par Gerald Boudreau
» Carbonneau, Gérard
Lun 04 Mar 2024, 11:29 par danielmasse
» Famille Bard Kamouraska
Lun 04 Mar 2024, 09:20 par rogerblais
» GAGNON, Christine
Lun 04 Mar 2024, 08:56 par danielmasse
» MARIER, François
Lun 04 Mar 2024, 08:48 par danielmasse
» POLIQUIN, Odette
Lun 04 Mar 2024, 08:42 par danielmasse
» LEBEL, André
Lun 04 Mar 2024, 08:35 par danielmasse
» Gerard Pelletier, naissance
Dim 03 Mar 2024, 23:51 par Gerald Boudreau
» Pelletier-Champagne
Sam 02 Mar 2024, 04:51 par emerilda
» Connaître l'histoire de Joseph-Calixte-Elzéar Lizotte et Adèle St-Amant
Ven 01 Mar 2024, 16:04 par emerilda
» Martin-Wilson
Ven 01 Mar 2024, 12:49 par Mariage2500
» Reeves
Jeu 29 Fév 2024, 22:18 par Martin
» Daniel Godin, décès
Jeu 29 Fév 2024, 09:31 par Gerald Boudreau
» Noella Godin, décès
Mer 28 Fév 2024, 22:59 par Gerald Boudreau
» Cecile Godin décès
Mer 28 Fév 2024, 22:57 par Gerald Boudreau
» Elizabeth Godin et Alexandre McCool, décès
Mer 28 Fév 2024, 22:54 par Gerald Boudreau
» Urbain Bard et marie Lévesque m.1876, St-Pacôme
Mar 27 Fév 2024, 19:39 par concert123
» Les parents de Henry-Daniel-James Smith
Mar 27 Fév 2024, 16:25 par Mariage2500
» Genopresse et http://www.migrations.fr/
Lun 26 Fév 2024, 20:12 par rogerblais
» Vincent & Vigneault
Lun 26 Fév 2024, 18:22 par simon giguere
» Méthot-Boissonneault
Dim 25 Fév 2024, 21:55 par emerilda
» GOSSELIN, Yvan
Sam 24 Fév 2024, 08:50 par danielmasse
» LAMONTAGNE, Marie-Marthe
Sam 24 Fév 2024, 08:48 par danielmasse
» ALAIN, Roland
Sam 24 Fév 2024, 08:37 par danielmasse