Défaite des Patriotes à Saint-Charles, le 25 novembre 1837.

De mai à septembre 1837, 23 grandes assemblées publiques avaient été tenues dans la province pour protester contre la question  des subsides, c'est-à-dire de l'emploi des revenus, fruit des impôts payés par le peuple. 

Par un proclamation, le gouverneur Colborne interdit les assemblées publiques insidieuses. Une tentative de manifestation armée à Québec ayant été réprimée, 26 mandats d'arrestation furent lancés contre les chefs, accusés de haute trahison.  Neuf furent arrêtés, dont Auguste-Norbert Morin.

Apprenant que des Patriotes étaient sous les armes dans les paroisses de la rive sud, Colborne résolut de les attaquer immédiatement.  Le 23 novembre, le colonel Gore se dirigea sur Saint-Denis où il fut battu par les Patriotes, armés de fusils de chasse, de fourches et de faucilles.  Deux jours après, le 25 novembre 1837, Wetherall arrivait devant Saint-Charles, vers les deux heures de l'après-midi, avec 400 hommes bien armés et deux pièces de canon.  Les insurgés, au nombre de 200, encore plus mal armés que ceux de Saint-Denis, s'étaient retranchés derrière des palissades élevées à la hâte.

Wetherall donna le signal de l'attaque.  Les Patriotes ripostèrent vivement et jetèrent le désordre parmi les troupes en blessant une trentaine de soldats.  Après une lutte acharnée de deux heures, les retranchements des insurgés tombaient sous les coups répétés de l'artillerie et les troupes chargeaient à la baïonnette.  Les Patriotes furent mis en complète déroute.  Quarante étaient tombés sous les balles anglaises, trente furent blessés et un certain nombre capturés. 

On brûla le village.  Cependant la maison de Debartzch fut épargné ; ce député, ancien patriote, avait acheté les secrets des Fils de la Liberté, les avait trahis et était devenu commissaire de la police secrète de Colborne.  Plus tard il fut bien secondé par Félix Poutré, "Patriote aux assemblées, qui était au service de Leclerc, magistrat de police, de Delisle, grand connétable, de Roch de Saint-Ours, shérif".

Peu après la bataille de Saint-Eustache, la majorité des Patriotes furent relâchés sur parole.

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires canadiens, 1929.