Première séance publique de l'École Littéraire de Montréal, le 29 décembre 1898 et noms de ses membres.

Le 23 novembre 1895, le journal "La Presse" annonçait la fondation de l'École Littéraire de Montréal. Germain Beaulieu en fut le président; Louvigny de Montigny, le secrétaire-archiviste; Jean Charbonneau, le secrétaire-correspondant et W. Dumont, le trésorier. Faisaient aussi partie de l'École : Paul de Martigny, Gustave Comte, Alban Germain, E.-Z. Massicotte, Jules Leclerc, Gonzalve Désaulniers, Albert-J. Ferland et Joseph Mélançon.

On s'assembla d'abord une fois par mois, puis toutes les quinzaines et enfin toutes les semaines.

En 1897, on y donna des cours de sciences et de lettres qui furent répartis comme suit : botanique par E.-Z. Massicotte; histoire naturelle par G. Beaulieu; philosophie par J. Charbonneau; histoire de la littérature par H. Desjardins; poésie par J. Mélançon; histoire du Canada par G.-A. Dumont; architecture par Arthur de Bussières; esthétique par Albert Ferland.
Cette même année, le 10 février, Émile Nelligan, admis à l'École déclamait deux de ses pièces : Berceuse et Le voyageur.

L'année suivante, en 1898, la société de Numismatique mettait à la disposition de l'École Littéraire le vieux château de Ramezay . Ce fut alors qu'il fut décidé de préparer une séance où tous les citoyens de Montréal seraient conviés.

Le 29 décembre 1898, devant un auditoire nombreux et distingué, G. Désaulniers, J. Charbonneau, A. de Bussières et E.-Z. Massicotte lurent des essais et des poésies. Louis-Honoré Fréchette, le président d'honneur, donna des aperçus de son drame encore inédit "Veronica"; ce fut le clou de la soirée.

Le 24 février 1899, L.-O. David fit un chaleureux discours sur les "Patriotes" Lafontaine et Papineau devant une foule sympathique et curieuse de l'entendre: deux mois après, le 7 avril, M. Fréchette donnait lecture de quelques-uns de ses contes populaires : Coq Pomerleau, La Fête à Pitre, etc.

Ce fut à cette réunion que le président annonça la publication des meilleurs travaux de l'École, en un volume, sous le titre de "Soirées du Château Ramezay". On y trouve des essais d'à peu près tous les membres. L'accueil accordé à cet ouvrage fut si encourageant que, le 2 avril 1900, à la dernière réunion publique, une bonne partie de la séance fut consacrée à la lecture des félicitations reçues au sujet de ce nouveau volume. L'École Littéraire était à son apogée.

À partir de cette date, l'assistance aux séances est souvent réduite à quatre ou cinq membres.

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires canadiens, 1929.